Premier entretien avec Mr Karlson

Bryan venait de régler sa paperasse matinale, le quotidien en bref. Il reclassa ses divers crayons et instruments sur son bureau pour remettre un peu d'ordre. Il en était ainsi pour le nouveau Commandant Suprême: pour maintenir un régime politique sain, il faut l'administrer dans un milieu sain. D'un coup cela réglé, il s'étira sur sa chaise et piegea un journal qu'il n'avait pas encore lu pour sa petite pause. Absorbé dans sa lecture, un appareil se mit soudainement à sonner de façon nonchalante sur son bureau. Bryan mit son quotidien de côté et répondit à sa secrétaire:

- Oui, Sarah, qui a-t-il pour m'appeler?
- Quelqu'un désire vous rencontrer, il s'agit de monsieur Jim Karlson.
- Ah ce cher Jim! Dites lui que je serai disponible dans 5 minutes et qu'il pourra entrer.

Le jeune Veers se leva et commença à préparer sa piêce pour recevoir un invité.

"-Le commandant va vous recevoir dans quelques minutes." répondit la secrétaire.

"-Il me dit de se pointer pour une heure particulière et il me fait attendre..." grommela Karlson "Incorrigible, Incorrigible..."

Il tournait en rond, tapait du bout du pied les mains dans le dos pour tuer le temps jusqu'à ce que la secrétaire, minutieuse dame qui calculait à la seconde, tel quelle en connaissait le Commandant Veers, lui fasse signe qu'il pouvait entrer. Jim ne se fit pas prier et se dirigea d'un pas rapide pour franchir la porte qui s'ouvrit devant lui.

"-Bryan, mon vieux!" lança le sous-commandant Karlson lorsqu'il tomba nez à nez avec Veers.

Ce dernier, sourire polis aux lèvres comme il en avait l'habitude, tendait une main solennel et courtoise qui ne demandait qu'à être serrée mais c'est en un claquement que Jim lui fit une poignée de main digne d'un frère.à
Chose faite, l'homme vêtu toujours aussi déplacé et à l'aise se laissa choir dans le premier fauteuil et planta ses talons dans le cousin de celui de droite.

"-Alors, on m'demande de venir, mon p'tit commandant?" s'enquit Karlson.

Bryan acquiesça en se dirigeant vers un appareil sur une table:

- Oui, Jim. Je tenais à te voir en personne dans mon nouveau bureau pour te remercier de l'appui que tu m'as donné pour ma nomination à ce poste. J'ai été élu d'une majorité comblant tout mon coeur.

Il se mit à pitonner sur un vieil appareil semblant dater de plusieurs centaines d'années vu son design. Avant de le faire partir, il l'introduit à Jim:

- C'est un vieil appareil qui a été découvert sur une colonie dévastée il y a de nombreuses années. Il synthétise des airs datant de la vieille Terre, planète d'où provient l'être humain. Ne sachant pas avec quels genres d'instruments on peut les jouer, je me contente de ces reproductions. Remarquez la beauté de cette époque. Veers mit en marche l'appareil et une mélodie commença à jouer. Celui-ci continua:

- Je met souvent cet air depuis la chute de Tarsonis, parce que je le trouve très approprié et qu'il me rappelle ces souvenirs, qui ne sont pas très heureux. Nous avons beaucoup perdu ce jour là et je tiens à faire en sorte que cela ne se reproduise jamais tant que je serai en poste et même après mon existence. Cependant, je suis sûr de ne pas charmer tout le monde dans l'administration de la Confédération. Certains ont sûrement voté pour moi pour bien paraître et essaieront de prendre ma place. C'est ici que j'ai besoin de vous Mr Karlson, je connais vos antécédents dans l'Intelligence durant votre carrière. Essayez de trouver les dangers potentiels pouvant me trahir et faites-moi en un rapport.

Le sous-commandant fit craquer ses jointures bruyamment à l'annonce d'une mission digne d'un retour aux sources, lorsqu'il était encore dans la CIA, à Tarsonis, affecté au affaires louches de quartier riche. Il joignit ensuite les mains et se rassoya de manière plus convenable dans son fauteuil, les coudes sur ses cuisses et les mains devant la bouche.

"-Des conflits internes..." marmonna-t-il, plus à lui-même qu'à son supérieur, avant de se lever d'un seul bond, face à Veers "Mais pour clarifier un point ... Tu sais très bien de toute façon que ce poste te convenait bien plus qu'à moi! Toute cette paperasse... et ces lettres, chiffres... les trucs qui m'intéresse pas... J'me voyais pas avec ces responsabilitées." Il mit la main sur l'épaule de Bryan, un grand sourire aux lèvres "Tu l'as mérité amplement, soldat!"

Jim Karlson empoigna la boite à musique et la reposa à sa place tout en profitant de la mélodie.

"-Pour ces petits double-faces je crois bien avoir ma petite idée, il y a certains cafards que je ne peux sentir parmis nos rangs et ils sont déjà les premiers sur ma liste. Sinon, tu as des idées?"

Le Commandant Suprême lui répondit aussitôt:

- J'ai certains doutes sur certaines personnes, mais je n'ai aucune preuve ou soupson matériel existants. Imaginez à quel point la découverte de tels documents pourraient m'être compromentants.

Bryan se leva et se mit donner de petits coups sur un mur. Il continua:

- Mon bureau est composé de murs à triple épaisseur, alors rien ne peut s'en échapper. C'est pourquoi il s'agit du meilleur endroit pour avoir des entretiens privés de cette importance. Totu ce qui est dit ici doit rester à l'intérieur pour l'intégrité de tous. Comme je vous disais, Bryan retourna s'asseoir sur sa chaise, j'ai quelques personnes en tête et je veux que vous effectuez cette mission seul et sans aide. Vous devrez agir sans attirer le moindre doute et uniquement que par vous-même. Vous me suivez encore ou vous avez d'autres occupations plus importantes...du genre documents administratifs hebdomadaires. Je vous blague mon cher, je suis presque sûr que vous êtes dans le coup depuis que vous êttes entrée ici, pas vrai?

"-Si je suis dans le coup?" répondit Jim, fesant craquer ses jointures "Si il y a bien une chose qui reste après avoir travailler pour la CIA, c'est de s'assurer d'écarter tout complot interne, c'est inné. J'avais justement fait moi-même ma petite enquête et le premier va passer à l'enquête assez rapidement..."

Il sortit de sa poche avant un cure-dent qu'il commença à mordiller, pour combler son envie de fumer.

"-Sinon nous avons des nouvelles du réticent docteur...?"

Bryan lui répondit:
- Il s'agit du deuxième point de mon entretien avec vous Mr Karlson. J'envois encore des troupes d'éclaireurs à la recherche du Solus sans obtenir de résultats. Il semblerait que le Dr SimZz ne soit pas viré trop fou pour nous révéler sa position si facilement. C'est pour cela que j'ai posté certains ghosts sur Braxis, au cas où il devrait ou devra probablement aller approvisionner le vaisseau. Cependant, j'ai de la difficulté avec mes troupes installées: nos ghosts se font parfois retrouvés morts assassinés par un inconnu. Peut-être que SimZz à anticipé ma stratégie, en tout cas ce que je sais, c'est qu'il faut reprendre le Solus au plus vite. Que me proposez-vous à ce sujet Jim?

Jim réfléchissait à ces nouvelles en mâchonnant machinalement le cure-dent.

"-Je ne saurais que faire, on a beau avoir étudier bien des cas de déchéance psychologique et de folie meurtrière dans mon ancien métier mais loin de ce qu'aurais donner ce cas. Parfois un petit malade découpe une famille entière mais tenter d'évaluer le profil psychologique de quelqu'un qui étudie les êtres humains comme des souris, c'est semblablement impossible de lire en un être dont la folie le rend presque omniscient...Ce fou nous voit de haut comme si nous n'étions que les pions sur un jeu d'échec et qu'il jouait contre un être entier étant la confédération..."

Il réfléchissait encore à ces propos et la perte de son vaisseau et de son équipage lui revenait parfois trop souvent en tête.

La phrase de Jim fut interrompue par une voix provenant d'un écran du bureau de Bryan:

- Mr Veers, nous avons une menace terroriste à Iruter dans le s ecteur 2. Nos agents ont été dépêchés sur les lieux et nous attendons des nouvelles d'eux pour savoir s'ils se rendent. Ils semblent être deux hommes et selon nos témoins, il s'agit d'un médecin et d'un ghost. Qu'ordonnez-vous Commandant Suprême?

Bryan réfléchit à se qu'il venait d'entendre. Il répondit:

- Merci du renseignement. D'un coup les avoir arrêté si vous ne les tuez pas, placez les en détention au sous-sol de ma base pour que je puisse les interroger au plus vite.

Par la suite, il se retourna vers Jim:

- Pensez-vous qu'il s'agit de la même personne que je crois mon cher?

"-Cela ne fait aucun doute!" cracha Karlson, dont le visage paisible laissait maintenant face à une grimace de mépris.

Un médecin qui fesait un attentat terroriste et s'attaquait à un quartier fréquenté de sa planète ennemi, il n'y avait que le voleur de son ancien vaisseau, le Solus, pour bien oser faire cela.

"-Je crois bien que ce fou a oser venir ici...mais ce qui me tracasse c'est qu'il n'est pas venu ici simplement par pure idée, s'il est venu c'est sans doute car il croit repartir..." s'exaspéra davantage Karlson. "Ce dément nous regarde d'en haut comme un gamin qui regarde une fourmilière..."

Jim mâchonnait désormais son cure-dent avec une frénésie qui démontrait bien la rage qui montait en lui, si seulement il pouvait mettre la main au collet de ce dément et lui faire cracher où se trouvait son vaisseau...

"-Mais dit moi, mon bon ami, en quoi voulez-vous l'interroger et que comptez-vous faire avec ce fou furieux...? Sincèrement, je ne crois vraiment pas qu'il nous dira où se trouve le Solus..."

- Pourquoi l'interroger mon cher Monsieur Karlson? Et bien, depuis qu'il est en cavale, le docteur Simzz a du voir pas mal de choses se dérouler de son côté. Je doute qu'il ait assisté à beaucoup d'activités légales et j'aimerais en savoir le plus possible. Je suis persuadé qu'il nous dira bien des trucs qu'il se fout qu'on sache et qui nous intéresse. C'est sûr qu'il ne nous vendra pas la location du Solus, mais Simzz va peut-être nous échapper un indice sans s'en rendre compte.

Bryan se leva et fit signe à Jim de le suivre. Il continua:

- De toute façon, le meilleur moyen de le savoir c'est de s'y rendre. Cessons les suppositions inutiles.

Le Commandant Suprême sortit de son bureau aux côtés de Jim, et ils se dirigèrent vers un appareil de transport rapide pour se rendre au centre carcéral a sécurité maximale.

[Fin du post]